A cœur ouvert avec la directrice de l’Institut des Journalistes professionnels à Beyrouth
Les journalistes de la ville de Tanger ont été conviés, jeudi après-midi, à la salle des conférences du musée de la Légation américaine, à une rencontre avec Majda Abou Fadel, Journaliste libano américaine, directrice de l’Institut de journalistes professionnels à l’Université libanaise américaine à Beyrouth, et ce dans le cadre des activités académiques, organisées par la Section des relations publiques de l’Ambassade des Etats-Unis à Rabat. Les inévitables questions sur la politique américaine en Irak et au Moyen Orient, la sortie du président Georges Bush, mercredi sur des chaînes satellitaires arabes au sujet de la torture des prisonniers d’Abou Ghrib entre autres sujets embarrassants pour l’administration américaine actuelle entre autres sujets, ont été abordés par les questions des journalistes. Mme Abou Fadel a tenu à préciser qu’elle ne représentait pas le gouvernement américain et a coïncidé avec la majorité des intervenants, quant à leurs remarques, ajoutant au sujet de la montée au créneau de Bush que celle-ci n’était nullement convaincante. En réponse à certaines questions au sujet de l’indépendance et de la liberté de la presse aux Etats-Unis, Majda Abou Fadel a reconnu l’existence de différents types de pressions : politiques, économiques et autres. Il n’y a pas de presse indépendante à 100%. Ce qui n’empêche cependant pas les professionnels de faire preuve de respect de la déontologie, et d’exercer leur droit à la liberté d’expression, reconnu constitutionnellement aux USA. Le recours au principe de Freedom of information act donne la possibilité aux journalistes de recourir aux différentes sources afin de s’informer pour informer le public. D’accord, le journalisme est le métier des difficultés, comme on dit, mais il devrait être celui des vérités. A une question sur l’image stéréotypée des musulmans véhiculée par les médias, elle a regretté que du côté arabo musulman, très peu sinon rien n’est entrepris pour réajuster ladite image. Les arabes se parlent entre eux au lieu de communiquer avec l’autre dans sa propre langue et lui expliquer notre façon de voir les choses. Rappelons que Mme Mjda Abou Fadel a séjourné durant une semaine au Maroc où elle a eu une rencontre avec les enseignants de l’Institut supérieur du journalisme autour du thème des ‘nouvelles orientations en matière de formation journalistique’. Elle a présenté également une conférence sur ‘la liberté d’expression dans le monde arabe’ et a encadré des ateliers de travail au profit des étudiants de l’Institut supérieur du journalisme et de la communication ayant pour objet, les techniques de l’investigation et des interviews journalistiques. Majda Abou Fadel est détentrice d’une expérience très riche sur les plans académique et professionnel. Professeur de journalisme à l’université libano américaine, elle a donné des conférences au Centre international de la presse à Washington avant de rejoindre l’agence de presse internationale UPI à la capitale des Etats-Unis, puis l’AFP comme rédactrice et correspondante de la section anglophone au centre régional de l’agence au Moyen Orient.
Source: Le Journal de Tanger - May 8, 2004